| Résumé |
Jérôme conduisait avec une précision virile et Monika, sa femme, un instant amusée, se dit qu'il avait dans la vie, quoi qu'il fit, un air de vainqueur. Elle et lui se demandaient gaiement quelle compagne choisirait Stanislas pour ce week-end campagnard et meurtrier au cours duquel Jérôme s'était promis de tuer un chamois. Betty s'avéra blonde et sotte, idéal ornement pour ce Don Juan insouciant, soucieux de plaire. C'est alors, après l'avion, qu'ils roulaient vers le chalet que l'illusion de Jérôme se brisa net: dans le rétroviseur, il vit la main de Stanislas dans celle de Monika et ce geste lui révélait brutalement un abîme d'entente complice... La journée du samedi fut pluvieuse, égale à l'humeur des quatre enfermés qui jouaient aux cartes en se lançant des piques. Curieusement, alors que Jérôme, sans qu'il l'avoue, avait découvert son infortune conjugale, Monika se jurait qu'aucune lassitude du monde ne la pousserait plus jamais dans les bras de Stanislas. Celui-ci en devenait nerveux, d'ailleurs, et seule Betty, fatiguée de jouer les chandeliers inefficaces, se consolait avec Antoine, gardien du chalet, réputé simple d'esprit par des gens naturellement plus fous que lui. Le dimanche, Jérôme partit à la chasse. Qui voulait-il tuer vraiment: Stanislas, qu'il visait soigneusement devant Antoine, ébahi, ou ce chamois aux yeux de soie qui l'entraînait toujours plus haut dans la montagne, à la découverte de ses erreurs?... Ce n'est que tard le soir que Jérôme rentra, trempé, hirsute, sans trophée de guerre. Monika, morte d'inquiétude, l'attendait. Et tandis qu'il balbutiait des choses importantes et incompréhensibles, elle l'embrassa tendrement...
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