Résumé |
Il faut du temps pour acquérir du savoir-faire et il va donc de soi quil faut du temps à une personne extérieure pour apprécier ce savoir-faire. Cest une idée qui imprègne Park Lanes : ce film de Kevin Jerome Everson, dune durée de huit heures, constitue la plus rigoureuse et la plus éprouvante expérimentation quil ait réalisée sur le temps et le processus cinématographiques. Park Lanes adopte la structure exacte dune journée de travail moyenne dun Américain : sa durée est déterminée par les différentes tâches effectuées par des ouvriers spécialisés, dans une caverneuse usine métallurgique consacrée à lassemblage déléments destinés à des salles de bowling un détail quEverson nexpose jamais clairement, préférant se focaliser de façon obsessive sur les détails les plus infimes, pour peu à peu révéler une vision densemble. Dans ce cadre, si chaque employé essentiellement des afro-américains, bien quEverson se concentre aussi de façon plus inhabituelle sur les asiatiques et les blancs se distingue par la maîtrise impeccable de procédures extrêmement spécialisées, labsence dun contexte plus large concernant leur métier fait ressortir le caractère impitoyable de cet univers industriel. Tourné sur plusieurs jours mais habilement monté afin dévoquer lorganisation dune journée typique, Park Lanes cherche à honorer et valoriser les compétences personnelles qui sont à la base de la production de masse
et le film ne prend pas de raccourcis pour y parvenir...
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